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HOMME-BROUSSAILLE
2022


Souvenir d'une nature
Homme éberlué
Homme broussaille
Ébouriffé
Ronce, bois sec
Homme fouillis
Nature enfouie
Homme barbelé
Nature barbouillée
Homme poilu
Nature pelée
Nature mythique
Homme mythologique

L'homme-broussaille fait d'humeurs
De traits jetés, de traits appliqués,
de traits aimés, reniés, méconnaissables ,
Traits fleuris, timides, pointillés

L'homme-broussaille pleure, crisse, s'enflamme

Homme végétable
Camouflé, végétalisé
L'Homme-touffe des terrains incultes
Plantes ligneuses, rabougries et très rameuses
Il est naturel de l'aimer
L'Homme fragile
L'Homme passager, être ange, étrange

L'Homme en broussaille


HOMME-SILENCE
2022


Un tronc sans sommet ni racine traverse la toile
J'ai attrapé mon trait noir à l'encre qui traînait sur le papier
Et je l'ai fait pousser sur la toile enduite et tachée

Entre vertige et pieds sur terre
Humains petits rêvent grands
Sous ciel bordélique
Fond chaotique
Enduit de brouillard
Débris transpercés de couleurs aléatoires

Homme petit
Silence
Arbre géant
Homme-silence
Animal étonné
Détail minéral

Traits petits répétés pour gros tronc
Gros tronc tranche la toile

Algues ondulantes
Racines apparentes
Végétaux massifs
Fleurs petits points de couleurs
Curieuses bêtes échappées
D'un carnaval animal

Flore tel un décor naturel
Faune et Homme, occupants évidents
Assemblage ludique idyllique de chair et d'écorce
Cohabitation poétique fantasmée entre air, eau et terre


INSTALATION à la VITRINE ÉPHÉMÈRE
LIBOURNE, 2021


Comme un autel à l'art désespéré, comme une accumulation inévitable de nos déjections artistiques, une création en stagnation, une accumulation de sentiments, de choses, de vies.
Ces tableaux sont comme un public en attente, un public en pause.

Foule refoulée aux confins d'une solitude
Foule défoule moi !
Foule tu me manques

Comme un cri dans le silence, une bouche ouverte aphone dans le vacarme. Un son inaudible, sans langue, sans forme.
Besoin incompréhensible et inexplicable de s'exprimer.
Gratter dans le mur des pattes maigres d'un oiseau commun.
Ce cri, s'il s'apparente à une simple respiration, il est moi même, il est lui même, il est vous même : parfois séducteur mais vite rappelé à son état brut.

Culture en friche
Terrain vague
Culture froissée, entassée, stagnante, accumulée, sous vide, sans air, dans le noir, en réserve.
Est-ce la bonne culture pour cette Terre ?

Aquarelles diluées dans une rivière d'eau vierge pour colorer ces bêtes terriennes, comme des imaginations poétique de l'homme, une cohabitation fantasmée où l'humain révélerait avec beauté son coté animal.

Alors un grand merci à la vitrine éphémère pour se laisser éclairer par vos yeux.


HOMMES EN BOÎTES
2020


Privée de mon atelier de peinture pendant le confinement, j'ai commencé à dessiner avec une plume et de l'encre de Chine sur une toute petite table qui a été mon atelier durant toutes ces semaines. Très vite est arrivé un dessin qui sera le premier de la série «Des Hommes en boîte ».

Ces «Hommes en boîte» sont devenus un motif confronté à des extérieurs qui changent…

Comme une grossière métaphore de notre condition dans le confinement .
Comme si, isolés, nous nous «ensauvageons» et que nous devenons des bêtes à l’intérieur de nous et de nos maisons, de notre construction charnelle et architecturale…
Confinés dans un espace physique et géométrique, notre faculté à créer des images n'est-elle pas inévitablement conditionnée elle aussi?
C'est une poésie de confinement qui se construit dessin après dessin, mêlant peur, espoir et préoccupations intimes (donc universelles?).
Une mise en abîme, une chronique de l'absurde, une mise en image de l'état d'âme du jour, comme un diagramme (représentation graphique permettant de décrire l’évolution d'un phénomène...). Cette série pourrait s'appeler aussi «diagramme d'un confinement».

La boite comme un cocon de soi(e), un lieu de transformation et nous, une chrysalide, passant d'un état à l'autre.
Reconsidération du nous dedans et en dedans et du nous dehors….l’extérieur, l'autre, le temps...sont des concepts que je ressens soudain.

La symbiose de l'homme et de la boite engendre des ressources inépuisables: un contenant avec ou sans couvercle, boite à outils, boite à idées, boite à lettres, boite crânienne, boite de nuit, boite de vitesse (organe renfermant les trains d'engrenages du changement de vitesses!!) et boite noire qui permet de connaître les conditions de déroulement d'un trajet!

Comme un cri terrestre les «Hommes en boite» imagent le présent et invitent à imaginer l'Après de cette crise terrienne.

La série compte 36 dessins, ils sont presque tous de la même taille, la moyenne est de 15x19 cm, encre de chine et aquarelle .


BÊTES D'INTÉRIEUR
2019


360
une révolution
de soi
autour de soi
une foule
amis internes
êtres particuliers
issus d'un hasard circonstanciel créatif

Casser les automatismes
Repousser la domestication culturelle
Se déshabiller des influences

Chaque visage une bataille
apparaît et disparaît
bouge jusqu'à me repousser et se repose
figé et devient
Impression d'émotions

Certains sont calmes
Certaines couleurs se frôlent et d'autres se salissent

Je les travaille de loin, de prés, seul, en groupe, à la lumière
électrique ou du matin,
le jour, tard, tôt
Fatiguée ou fraîche,
je m'y énerve et je m'y calme pinceau à la main
On finit par habiter chez eux,
ils envahissent têtes, atelier, maison …

Têtue (dotée d'une tête)
Fascinée par la représentation graphique des têtes et des bêtes
qui se révèlent sensibles et vivants dans le dialogue
Regard primordial
Je m'entête

Démons ?
Démons angéliques sans muselières
sur des monts de muses démoniaques

N'ayez crainte de planter vos yeux dans les leurs,
ils vous parleront peut-être
Solitude épanouit au milieu de cette foule d'êtres silencieux
Je vous emmène
Je vous embête (= je vous remplis de bêtes ?)
Quand les bêtes qui m'habitent vous invitent
Entrez dans mes bêtes , entrez dans ma fête

Je peins et je vous embrasse.


ÊTRES ANGES ET…
LIBURNIA, LIBOURNE
2018


Un jour quelqu'un m'a dit que je faisais une peinture «aventuriste expressionniste».
j'aime bien cette expression .
Parce que c'est vrai que je construis les peintures au fil des heures ,comme un jeu de
coïncidences entre les actualités qui me passent par les oreilles ,et les objets qui me passent
sous les yeux (comme un skate, un slip, un ustensile de cuisine etc!!)

Si ces peintures vous semblent venir d' un univers fantastique ,elles puisent pourtant dans les actualités réelles et communes à tous .

Pendant que je peins j'ai plusieurs histoires qui me passent par la tête, c'est pour cela que je n'aime pas mettre de titres .

Car un même personnage peut être un homme doux pour quelqu'un et une femme révoltée pour quelqu'un d' autre.
J'aime bien faire des personnages ambigus…

Ils ont souvent la peau bleue car c'est un peu la couleur de tout le monde et de personne.
Vous le remarquerez peut-être j'aime bien leur mettre des cornes ou des ailles ou parfois les
deux, je ne le fais pas avec une conscience mythologique ni religieuse.
En fait, elles poussent toutes seules!!

C'est un mélange de choses qui peut paraître sans queue ni tête, absurde...

Mais une image parle si on la regarde et elle vous dira sûrement quelque chose.

Sachez que pour moi aussi des fois elles sont étranges et bizarres et si elles vous inquiètent, n'hésitez pas à les voir avec humour !


TÊTES ET BÊTES
LES CARMES, LANGON
2015


Empêchée naturellement de travailler à répétition sur un thème, j’ai ainsi l'impression de passer à quelque chose d'autre à chaque tableau.
Pourtant si l'on regarde l'ensemble, on peut voir des animaux, des hommes cornus ou poilus, aillés ou craintifs, des animaux mi-humain, des bêtes humaines, des humains avec des
animaux...
S'il faut en parler, il serait facile de dire que l’homme a un grand ou petit côté
animal et de là tous les rapprochements comportementaux:
nous sommes parfois comme des moineaux construisant des nids,
comme des grues sans cesse en migration, comme des renards en recherche d'un poulailler, comme des fourmis en s’organisant, comme des moutons en transhumance,
comme des chats qui marquent leur territoire, comme des poulets en poulailler,
comme des animaux menacés, protégés, en voie de disparition.

Nous n'avons pas d'ailes. Nous sommes lourds, accrochés, branchés,
connectés, pleins de super gadgets superposés.
Nous ne volons pas.
Serions-nous des animaux dégénérés en proie à contraindre toute logique
naturelle?
Ou cette autodestruction massive générale, organisée et subie, est-elle
par nature naturelle?
À tel point que la faim existe à côté de l'abondance, que notre monde humain
et presque plus terrien, baigne dans l'absurde, le toxique et les complexes contradictions
de chacun et de chaque chose.

Voilà si on veut on peut toujours intellectualiser...mais sachez qu’au départ d'une
peinture, c'est un petit animal qui tient le pinceau face à une surface vide...
Un lion qui mange un zèbre n'a pas de haine pour lui, seulement de l'appétit pour
ses cuisses.

Laissez aller votre côté animal se promener dans les toiles. Ce que cela peut
vous évoquer à vous même est aussi important que personnel.
Merci d'être venu et bonne visite.
ps: vive l'amour et le bonheur

Noémie Boullier